Autour de la femme
Endométriose et sclérodermie ?
il n’y a aucune relation entre Endométriose et la sclérodermie.
Que faire en cas d’ostéoporose ?
Pour aider au traitement de l’ostéoporose : prendre une ration suffisante de calcium par jour (fromage, eau minérale, laitages), avoir un apport de soleil ou de vitamine D ; dans les cas d’ostéoporose préoccupants, des médicaments modernes efficaces (bisphosphonates) sont de plus en plus utilisés en complément.
Le traitement de l’ostéoporose a fait des progrès majeurs avec l’arrivée des bisphosphonates dont le plus classique est effectivement ACTONEL°. Au bout de 10 ans, on considère souvent que le produit s’est accumulé beaucoup dans les os et qu’on a fait le maximum avec lui. ACLASTA° est un équivalent disponible par voie veineuse qui fait grosso modo la même chose, peut-être intensément. ZOMETA est identique. Tout différent est le denosumab (PROLIA°) qui est un anticorps monoclonal qui agit directement sur les cellules de l’os et non sur la chimie du cristal de calcium. C’est très cher, mais si l’ostéoporose est menaçante avec un risque et une gêne importants, cela peut être justifié.
ACTONEL et ACLASTA sont de la même famille et cette classe ne doit pas être utilisée plus de 5 à 7 ans consécutifs (accumulation néfaste avec risque de fracture sur os trop “dur”). DENOSUMAB est une autre classe, mais il y en a encore plusieurs autres, il faut voir avec un spécialiste de l’os pour étudier l’état osseux actuel (densitométrie et marqueurs sanguins et urinaires).
Lorsque l’on a de l’ostéoporose et des calcinoses, quel traitement doit-on privilégier ? Celui de l’ostoporose ou celui des calcinoses ?
L’ostéoporose est un peu plus présente auprès des patients atteint de sclérodermie que dans le reste de la population. Les facteurs expliquant cela ne sont pas encore très bien compris. Peut-être que certains médicaments tels que les IPP ou les troubles digestifs, pourraient favoriser cela. Une chose est sûre, c’est que les traitements que l’on peut proposer dans l’ostéoporose sont différents de ceux proposer pour les calcinoses, mais il n’a pas été démontré, à ma connaissance, que les traitements de l’ostéoporose aggraveraient les calcinoses. Dans ce cas-la, cela relève d’un médecin rhumatologue (spécialiste des os) qui fera du cas par cas et il adaptera son traitement en fonction de l’historique médical du patient. Il disposera à cet effet de 5 alternatives de traitement et s’il est avéré que l’une d’elle aurait une incidence sur les calcinoses, il pourrait alors changer son traitement
Prothèses mammaires et sclérodermie systémique limitée ?
Le sujet des prothèses mammaires a été le centre d’un débat enflammé depuis vingt ans, concernant le risque de connectivite associé au silicone contenu dans ces prothèses. Effectivement, il est reconnu que l’exposition professionnelle a la poussière de silice (oxyde de silicium) est un facteur promoteur de sclérodermie, et la silicone est un produit chimique dérivé du silicium. Il faut différencier, parmi les prothèses mammaires, celles qui sont un simple sac rempli de sérum physiologique, et celles qui sont remplies d’un gel de silicone. En effet, les premières sont inertes, alors que les secondes laissent sourdre en permanence autour d’elles le gel de silicone d’où des réactions inflammatoires possibles autour de la prothèse. Ces réactions inflammatoires sont parfois responsables d’une “coque” dure et douloureuse qui entoure la prothèse et la rend gênante ; parfois des prothèses ont du être ôtées pour ce motif. Ces prothèses préremplies de gel ont été suspectées de créer ou d’augmenter des connectivites. Les études initiales qui avaient fait suspecter un rôle causal des prothèses mammaires dans la survenue de connectivites et en particulier de sclérodermies étaient mal faites sur le plan de leur méthode. Les études contrôlées qui ont été faites avec une méthode correcte il y a 5 ans ont abouti à des résultats négatifs.
Que faire en cas de sécheresse vaginale ?
La sclérodermie peut entraîner des douleurs vulvaires, soit par sclérose locale, soit surtout par un syndrome sec associé. Ce dernier peut être traité localement. Dans le cas contraire surtout dans un contexte psychologique souvent fragilisé par la maladie, il peut s’agir de vulvodynies, qui peuvent s’apparenter, voire s’associer à des glossodynies , douleurs d’origine nerveuse. Il faut faire authentifier le syndrome sec ou l’atteinte vaginale/vulvaire de sa maladie par un gynécologue. Puis de proposer des lubrifiants (+/- xylocaine visqueuse locale si besoin), vérifier l’absence d’infection (bactérienne, fongique, virale) ; dans le 2° cas de figure, les traitement qui soulagent le mieux ces douleurs (s’il s’agit de vulvodynie) sont ceux de la fibromyalgie (antidépresseurs à faible dose : laroxyl, anafranil, voire doxepine) ou les antiépileptiques à petite dose : rivotril/neurontin. Par ailleurs, parfois des petits moyens type savon doux (Saforelle), hydratation (dexeryl), peuvent aider. Il est utile également de rechercher une incontinence urinaire qui mérite d’être rééduquée”.
La Colpotrophine° est de l’oestriol, une hormone œstrogène (féminine) qui n’a qu’une action locale sur le petit bassin et l’indication « sécheresse vaginale » est parfaitement correcte, beaucoup de femmes et pas seulement des sclérodermiques l’utilisent sans problèmes. La mention « contre-indiqué en cas de troubles de la circulation sanguine » est directement issue du principe de précaution, qui amalgame tous les œstrogènes, y compris ceux à forte dose.
Pour la ménopause dans le cadre d’une sclérodermie systémique, quels sont les traitements incompatibles et quelles sont les précautions à prendre ?
Les hormones de traitement de la ménopause sont malheureusement associées à un sur-risque de problèmes de santé qui vont des problèmes artériels (de cœur en particulier) au cancer du sein. Ce sur-risque est faible, mais il est significativement prouvé par les grandes études publiées sur des milliers de femmes aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne ; il concerne aussi bien les hormones œstrogènes que les progestatifs, aussi bien les hormones prises par la bouche que celles délivrées à travers la peau en timbres. Cela étant, dans chaque cas le médecin pèse le rapport entre le risque et le bénéfice de chaque traitement ; et il faut reconnaître que certaines femmes ont beaucoup de bénéfice avec des hormones en termes de moral, d’ostéoporose, de bouffées de chaleur, etc., mais il faut aussi savoir que des traitements alternatifs, non hormonaux, existent pour ces différents problèmes. Le conseil raisonnable est donc de parler franchement avec votre médecin traitant de ces questions, de voir quelle surveillance est à mettre en place, et comment s’adapter aux situations qui peuvent se poser. Je termine en précisant qu’au contraire du lupus, maladie auto-immune où le rôle néfaste sur la maladie des hormones œstrogènes est reconnu, on n’a jamais montré que les hormones sexuelles étaient mauvaises pour la sclérodermie.
Contrairement à d’autre maladies systémiques comme le lupus, la sclérodermie n’est que peu influencée par les hormones sexuelles féminines. Il n’y a donc pas de contre-indication à un traitement hormonal substitutif de la ménopause, si celui-ci est envisagé. Si un traitement est prescrit pour l’ostéoporose, là aussi la sclérodermie ne le contre-indique pas (mais les bisphosphonates per os sont souvent difficiles à tolérer par l’œsophage sclerodermique, et maintenant on tend à les procurer en perfusions intraveineuses espacées jusqu’à une fois par an avec les produits les plus récents)